Les médiateurs de Lyon étaient, cette année encore, présents à la Foire de Lyon sur un stand MEDIATEURS visible dès l’entrée dans l’espace.
C’était l’occasion de constater à quel point les associations et centres de médiation de Lyon s’entendent bien. En effet, ils étaient tous présents côte à côte pour cette action de promotion de la Médiation avec un grand M. Chacun représentant sa spécificité, les différences de formation, d’affinité, de domaine d’intervention… Quel exemple de concertation et de consensus, dans un lieu qui n’est pourtant pas l’endroit évident pour une rencontre de médiateurs !
Comme les discussions ont pu être animées et diverses en ce qui concernait le sujet d’actualité : la médiation de la consommation.
En effet, la pratique de la médiation à la Foire est le type même de la médiation de la consommation. Et les médiateurs qui sont chargés de régler ces différends entre exposants et clients se trouvaient souvent un peu désorientés, en face d’une personne qui était plus en position de réclamant que de médié, et dans une démarche de négociation plus que de médiation.
Alors : médiation ou pas médiation de la consommation ?
A la réflexion, on peut dire qu’il existe bien une médiation de la consommation. Il ne s’agit pas du traitement de la réclamation comme on l’entend, mais plutôt véritablement la prise en compte et l’amélioration de la Relation. Cette situation mérite une appréhension particulière de la demande et une lecture claire des faits et des objectifs.
Parce qu’il y a deux sortes de situation de consommation : la vente de produits, et la vente de prestation. Et quid de la relation entre les acteurs, dans ces deux cas ?
Tout d’abord, pour la vente d’un produit qui nécessite un accord entre l’acheteur et le vendeur, et qui n’engage pas de relation entre les deux personnes dans la durée, il n’y aura pas de place pour la médiation. En effet, il n’existe pas d’intérêt de renouer ou nouer le lien entre deux personnes qui ont eu intérêt à faire coïncider leurs besoins à un moment qui ne dure pas dans le temps. Nous l’avons entendu à plusieurs reprises, lors de nos visites sur les stands des exposants, et cela ne dépend pas du montant de la transaction : les commerçants préfèrent faire « un geste commercial » en cas de conflit, plutôt que de risquer une mauvaise évaluation de leur produit par le client mécontent…
Ensuite, pour une prestation qui ne dure pas dans le temps, les professionnels ne vont pas engager une médiation : la prestation a été rapide, instantanée. Une fois la prestation accomplie, il n’y aura plus de relation avec le professionnel qui ne reverra plus le client. Cette situation concerne la vente des produits qui ne se renouvellent pas, et pour lequel il n’est pas nécessaire de fidéliser le client. Les professionnels dans ces cas préféreront soit faire « un geste commercial », soit faire appel à un expert qui sera moins coûteux et qui leur permettra de répondre à la contestation.
Mais la médiation de la consommation prend toute sa légitimité pour les professionnels qui opèrent des prestations dans la durée, et dont les chantiers nécessitent un suivi de la relation, et un lien de confiance entre le client et le professionnel.
Elle concerne aussi les professionnels qui ont besoin de fidéliser leur clientèle et ne pas rompre le lien commercial, ceux qui vont renouveler la prestation avec le même client, selon ses besoins. Il s’agit des fournisseurs par exemple.
C’est pour ces situations que la médiation est opportune. En effet, comme on le sait, le processus de médiation est axé sur la construction, ou la reconstruction du lien. Il intervient sur la relation entre les personnes. Ainsi dans ces domaines d’activité, la relation commerciale est importante et doit être préservée, pour le client comme pour le professionnel : soit pour maintenir le lien commercial, soit tout simplement pour mener le chantier à son terme, en dépassant les conflits.
Je suis donc convaincue que dans ce contexte on peut justifier de l’intervention du processus de médiation pour reconstruire la relation et la consolider.
Même si les enjeux et les techniques pour conduire l’entretien ne seront pas les mêmes que dans la médiation familiale.
Gaëlle WALKER