Il y a souvent une confusion entre la médiation et le coaching. Le dernier café médiation organisé par Médiation du Rhône a eu pour objet d’aborder la façon dont s’articulent ces métiers.

A chacun sa définition…

Il n’a pas été facile de donner des définitions validées par tous : il est évident que la pratique et ‘’les écoles’’ donnent des approches différentes jusque sur les définitions des missions, pour la médiation comme pour le coaching.

Une définition avancée du coaching a été : « accompagner et guider : amener la personne (ou le groupe) à prendre en main l’objectif défini avec elle ».

La différence se poserait-elle là ?

Un objectif défini par une seule personne pour le coach et un objectif défini par plusieurs personnes pour le médiateur. Il s’agirait en coaching de travailler avec la personne un changement de fonctionnement, une adaptation à telle ou telle situation ou atteindre un objectif personnel et en médiation, le travail porterait sur la qualité de la relation, son rétablissement ou son aménagement.

Un guide pour le coach et un accompagnateur pour le médiateur ?

Il n’en reste pas moins évident, que ces deux métiers visent la collaboration, l’accompagnement et sont tournés vers l’aide aux personnes.

La question peut se poser en termes d’objectifs :

Les objectifs du coaching :

  • Donner tous les moyens à la personne d’avancer sur sa thématique, voire de la résoudre. On n’est pas nécessairement dans une problématique de conflit et de tension.

Les objectifs de la médiation :

  • Pacifier et rétablir le dialogue. Maintenir des liens pour l’avenir.
  • Proposer un lieu d’expression et d’accueil des émotions et un temps d’écoute.

La notion de résultats : en coaching comme en médiation, on travaille sur les relations humaines donc il y a pour beaucoup une incompatibilité avec la notion de « résultats », ou tout du moins de résultats quantifiables.

La posture et l’outillage se rejoignent ?

Les outils et les techniques de coaching et de médiation sont parfois similaires : utilisation du silence, questionnement, reformulation, accueil des émotions, posture de tiers.

Peut-on dire que la posture est identique ? Certaines notions comme la neutralité apparaissent au cœur de ces deux métiers. La notion d’impartialité peut être plus discutable ou peut ne pas se poser face à une seule personne coachée,  alors qu’elle s’impose déontologiquement en médiation. L’indépendance parait aussi importante dans les deux métiers.

Pour exemple, un coach explique que dans le cadre d’un coaching d’entreprise entre salarié et chef d’entreprise, si il coach le salarié, il ne pourra pas coacher le chef d’entreprise.

Quelle différence ?

La différence entre le coaching et la médiation pourrait se définir par la demande du coaché ou du médié : C’est ce qu’attend la personne qui pourra l’amener à se tourner vers un coach ou un médiateur. Ce qui amène à différencier ces deux métiers par leurs objectifs.

Pour certains médiateurs, les coachs « flirtent avec la médiation », et pour certains coachs « la médiation fait partie de leurs métiers ».

D’ailleurs de plus en plus de professionnels se disent « coach /médiateur »: ceci peut concourir à la confusion des places et des aptitudes professionnelles de chacun. Il ne s’agit pas de rivaliser mais plutôt de s’interroger sur l’opportunité de chaque métier dans telle ou telle situation. Et ceci nous renvoie aussi à nous questionner sur notre déontologie et notre éthique à chacun en tant que professionnel du coaching ou de la médiation.

Un médiateur peut-il faire du coaching là où il a été en posture de médiateur ?

Un coach peut-il faire de la médiation, là où il a été en posture de coach ?

Définir la place de chacun a un intérêt : montrer la complémentarité des deux métiers et aménager les relations entre les professionnels.

Frédérique Moulinier-Fuentes