Diffuser la culture de la médiation

A force de présenter la médiation, et de constater que l’on en parle plus qu’on ne l’expérimente, je me suis posé la question suivante : la médiation n’est -elle pas un OVNI dans les rapports humains tels qu’on les vit aujourd’hui dans notre société.

Et en effet, elle représente un concept que l’on aime bien explorer, s’approprier, et évoquer, mais qui s’applique encore difficilement à nos règles de vie en commun.

Les rapports sociaux sont souvent basés aujourd’hui sur la force ou même sur la contrainte. Les médias, les publicités, les entreprises valorisent La méfiance, et la confrontation, la performance, la victoire de la force. Et l’individu prend le dessus sur la communauté.

Ainsi dans un conflit ouvert, si on évoque l’écoute de l’autre, la compréhension des besoins et la reprise du dialogue, cela parait peu réaliste, et peu adapté au contexte . « Ca ne se passe pas comme ça en réalité ! » me répond-on.

Devant ce constat, la priorité, avant de proposer le recours à une médiation, est de sensibiliser le public à la Culture de la Médiation. Il s’agit de changer de vision des rapports à l’autre : valoriser l’écoute et la confrontation des idées par rapport au passage en force.

C’est-à-dire proposer à chacun de se tourner vers l’autre, de considérer les intérêts de cette personne tout autant que les siens, aux fins de parvenir par soi-même à résoudre ce conflit. C’est pourquoi la médiation tient avant tout de l’engagement des personnes dans cette relation. La Culture de la médiation repose sur la responsabilisation des personnes face à leur relation, et leur difficulté. Elles se sentent impliquées et actives dans la résolution du conflit, et non plus simplement victimes d’un système ou d’un comportement. C’est ce qui permet de conclure des accords pérennes.

Cette démarche n’est pas  forcément motivée par la philanthropie, ou des valeurs morales dictant ce qui est bien ou mal. Elle répond à des besoins très pragmatiques des deux personnes, qui cherchent une solution efficace, et donc acceptable par chacun. Ces personnes seront mues par le désir de sortir de la crise par leur responsabilité.

Adopter la culture de la médiation, c’est :

  • ne plus avoir peur du conflit, en lui faisant face.
  • Reconnaître l’autre,
  • pour l’écouter et être entendu : permettre l’écoute et l’expression,
  • Engager sa volonté
  • Et faire intervenir un tiers neutre, garant de ce nouvel équilibre.

Tout simplement.

Gaëlle WALKER