l'accord
l’accord

Les vœux du Président le disaient :

« Les débats sont nécessaires, les désaccords sont légitimes mais les divisions irréconciliables minent notre pays. Je veux plus de concorde pour la France en 2018 »

La Concorde : un mot désuet, sorti de la langue française, oublié. Notre président affectionne ces mots anciens peut être précisément pour la force de leur sens passé.

Au delà du mot lui-même, cette idée est très éloignée des habitudes et des coutumes actuelles.  L’ambiance est plus à la discorde, à la confrontation et au combat. Encourager le peuple français à la Concorde c’est lui demander de changer ses habitudes, modifier son mode de fonctionnement, ses ancrages, changer sa philosophie. C’est l’obliger à préférer les compromis au désaccord.

Les professionnels de la médiation ont un rôle à jouer fondamental et pédagogique dans la diffusion des bases de cette nouvelle philosophie. En effet, ils ont en main les outils pour amener les personnes qui s’opposent et s’affrontent à s’écouter et se comprendre. Ils sont les garants des règles permettant la recherche de la Concorde, du concordat, de l’accord. Ils ont les clés par la formation, par l’information, par la qualité de leur écoute, leur technique de conduite du dialogue,  et par leur posture, de la prise de responsabilité des personnes dans la relation. Car il s’agit de cela :  la Concorde, c’est s’engager personnellement et volontairement dans une relation à deux ou à plusieurs, et accepter par cela les règles du jeu et les compromis liés à la vie à deux ou la vie en communauté. Le médiateur  en est le pédagogue. Il sera aussi l’animateur :  celui qui va amener à la réflexion dans cet esprit.

Et cela s’inscrit dans tous les domaines : la sphère familiale, au moment des ruptures des décès, des changements importants bousculant les habitudes, mais aussi dans la sphère sociale avec les querelles de voisinage de plus en plus nombreuses, où les personnes sont en défiance vis-à-vis de leur environnement proche. Dans le monde du travail, ce sont les exigences qui pèsent sur chacun de nous et qui nous poussent à vouloir défendre plus spécifiquement notre intérêt.

Or la Concorde se base sur l’importance du groupe en soutien de l’individu, l’adhésion à des règles, ensemble, pour notre protection et notre sécurité à tous, en garantissant l’engagement de chacun dans cette démarche.

Que 2018 voit un basculement des mentalités vers la Concorde.

Gaëlle Walker